Le premier OGM de compagnieLe premier animal de compagnie modifié génétiquement a été annoncé par une société texane qui entend le commercialiser cinq dollars pièce.
La première version de ce poisson zèbre génétiquement modifié devenait à l'origine fluorescent au contact de toxines dans l'environnement, dans le but de détecter ces dernières. Mais la société Yorktown Technologies va maintenant le vendre au grand public.
Les scientifiques utilisent depuis des dizaines d'années dans leurs recherches un gène appelé "protéine vert fluorescent", provenant d'une méduse. Le poisson tropical d'eau douce, commercialisé sous le nom de GloFish (jeu de mot signifiant littéralement poisson lumineux), porte lui un gène similaire provenant d'un corail de mer qui le rend fluorescent tout le temps.
Le poisson fluorescent génétiquement modifié a fait son apparition au début de l'année 2004 dans les animaleries américaines, engendrant une polémique sur les possibles dangers écologiques de telles manipulations du vivant.
GloFish ouvre la voie à la création d'autres poissons brillants de toutes les couleurs sous la lumière d'une lampe noire ou des rayons ultraviolets. Pourtant, ses détracteurs sont nombreux. La Californie l'a ainsi interdit, de peur que les espèces transgéniques ne se répandent dans la nature et ne fassent disparaître les populations autochtones.
Pour créer ce phénomène de foire, des chercheurs de l'Université nationale de Singapour ont greffé un gène d'une anémone de mer des récifs coralliens tropicaux sur un simple poisson zèbre noir et argent (Brachydanio rerio), comme on en trouve dans les aquariums du monde entier. Mais le potentiel marchand de l'animal a rapidement été repéré.
"C'est une révolution dans l'industrie du poisson d'ornement. C'est du jamais vu!", se réjouit Alan Blake, président de Yorktown Technologies, une compagnie d'Austin (Texas) qui a obtenu la licence d'exploitation du GloFish, en échange d'une rétribution significative" mais non précisée des chercheurs singapouriens.
Les poissons zèbres transgéniques sont élevés par deux sociétés de Floride, où le ministère de l'Agriculture demande à la Commission de pêche et de chasse de l'Etat de leur délivrer une autorisation exceptionnelle de commercialisation.
Mais cette instance a récemment rejeté le "Frankenfish" ("Frankenpoisson" surnom donné à GloFish par ses détracteurs), opposant l'éthique au ministère de la Pêche et aux scientifiques, qui assuraient ne déceler aucun danger pour les eaux de l'Etat au cas où le poisson fluo s'échapperait. Cette décision entrave fortement le développement commercial de l'animal, la Floride représentant un huitième du marché américain du poisson d'ornement.
Les partisans du GloFish espèrent convaincre les autorités et les consommateurs de l'innocuité du petit fluo, même dans les canalisations, les cours d’eau ou l'estomac d'un chat. De leur côté, les agences fédérales estiment que cette affaire d'animal domestique transgénique non consommable n'est pas de leur ressort.
http://www.glofish.com/