mercredi 31 mars 2010

Le dernier jour

Bon, ça y est, après plus de deux ans de bons et loyaux services, c'est mon dernier jour de VIE...
dans la fac, à l'étage du Labo

Depuis ce matin, j'ai enchaîné la visite médicale de fin de mission, le déjeuner avec Chef Mathieu, et le vidage de bureau... J'en ai aussi profité pour prendre quelques photos : je me suis dit qu'après tout ce temps, y'en a certains qui finalement n'ont pas d'idée du milieu dans lequel j'évolue depuis tout ce temps.

Donc, je vais vous présenter vite fait le Labo :


Le Laboratoire Commun USSC/IRPF (Université des Sciences de la Santé du Cambodge/Institut de Recherche Pierre Fabre) a été inauguré en 2006, et est composé de 5 pièces :

1 - la salle des pots : c'est là qu'on entrepose une partie des plantes qu'on récolte lors de nos fameuses missions dans la forêt (l'autre partie est gardée dans notre atelier). Pour le moment, après en gros une 15aine de missions dans diverses régions du pays, on a collecté environ 1500 espèces et 2000 parties de plantes. Sur le terrain, les plantes sont broyées grossièrement et séchées quand on peut au soleil. De retour à PP, elles sont séchées à l'étuve puis broyées finalement avant d'être conditionnées dans ces pots.


2 - la salle des herbiers : c'est là que j'ai monté plus de 800 herbiers, maintenant bien rangés dans des armoires. On s'en sert pour identifier des plantes, ou pour faire des dons à nos collègues botanistes avec qui on collabore. C'est aussi là que je manip avec le spectro pour certains tests pharmaco (test tyrosinase pour évaluer le pouvoir dépigmentant de plantes, ou test DPPH pour repérer des plantes antioxydantes).



3 - la salle d'extraction : c'est la plus grande pièce du Labo. C'est là qu'on réalise les extractions (filtrations, séchage, transferts de tubes,...) et certaines manip de phytochimie. C'est aussi là qu'on a un peu de gros matériel : hottes, lyophilisateur, évaporateur sous-vide, hottes à solvants,...


4 - la salle d'analyse : c'est dans cette pièce que sont nos chaînes HPLC, et c'est donc là qu'on fractionne nos extraits bruts pour isoler une molécule active (je vais pas rentrer dans les détails techniques, sinon je vais en perdre plus d'un !).



(la cinquième pièce c'est le bureau !)


Et puis voici aussi quelques photos de mes collègues :

- Chef Mathieu : le précédent VIE, maintenant en CDI chez Pierre Fabre, et qui va rester au Cambodge encore un an avant de rentrer.


- Sothea : un pharmacien diplômé de la Fac, qui a réalisé sa thèse en France. Il est arrivé au Labo quelques mois après moi et est devenu le responsable scientifique.


- le Professeur Cheng, co-directeur du Laboratoire Commun, enseignant à la Faculté et médecin traditionnel


- Deva, Phirom et Vanny : les trois stagiaires issus de la Fac de Pharma avec qui l'on travaille depuis quasi un an et demi

Deva

Phirom

Vanny

Et puis il y a aussi les Mérieux : les gens de la Fondation Mérieux qu'on cotoie tous les jours ou presque... Avec :

FX, le trentenaire, responsable Asie de la Fondation d'à côté

Pagnarith, son assistant

Aurélien, le stagiaire

Vissal et sa femme, qui travaillent au labo Mérieux, voisin du notre

(il manque aussi Pingoui -en France- et Nico -en déplacement au Laos-)


Et pour finir, un des endroits où j'ai passé le plus de temps pendant ces deux ans à la Fac...

LE COIN CAFE !!!


lundi 29 mars 2010

la question du jour

Mais à quoi peut bien servir ce robinet géant ???

vu à la gare de Kampong Chnang

vendredi 26 mars 2010

Le Cambodge, pays du sourire...

On se demande bien pourquoi !!! :D

Vu sur la route de Kampong Chnang, dimanche dernier...

mercredi 24 mars 2010

Dimanche à Kampong Chnang

Dimanche dernier, on est allé passer la journée à Kampong Chnang, à 3h de route au Nord de Phnom Penh, proche du Lac Tonlé Sap.



Au programme : village flottant,

Oh la la, ce pont... Le plus gros flippe de ma vie : j'ai vraiment cru qu'il allait craquer sous mon poids à chacun de mes pas !


...campagne khmère,

en pleine saison sèche, le Cambodge c'est plutôt sec...
voire aride !!!

et bambou train !... (pour faire simple : une sorte de radeau grossier posé sur des roues et motorisé par un moteur de tondeuse à gazon)

à la gare de Kampong Chnang

un engin qui se démarre à la main bien sûr !


la station du coin

Wouuuuh, on prend de la vitesse !

lundi 22 mars 2010

You, me... and the furor !!!

Rendez-vous dans le stade de Nice
le 15 Juin prochain,
pour hurler ensemble sur les tubes
du plus grand groupe de Rock du monde !!!



(des années que j'attends que l'occasion d'aller à leur concert !!! Wouhououuuu !!!)

jeudi 18 mars 2010

La chronique de Jean-Benoît

Jean-Benoît est un mec de mon âge qui a aussi passé les deux premières années de sa vie active au Cambodge. Il écrivait une chronique dans un journal francophone qui paraît à Phnom Penh. Il est rentré en France depuis peu et voici son dernier post.
Je vous avoue que c'est exactement le style de pensées qui trottent dans ma tête ces derniers temps...


L'avion s'envole. Au bord du hublot, je regarde mon pays d'accueil s'assoupir. J'essaie de repenser à toutes les choses que j'ai pu faire et que j'aurais dû faire. C'est dans ce pays que je me suis installé après mes études, c'est au Cambodge que j'ai commencé ma vie professionnelle, c'est à Phnom Penh que j'ai appris une nouvelle vie. Après plus de deux ans passés au pays du sourire naïf, je dis une dernière fois au revoir à ce pays qui m'a accueilli à bras ouverts. Quand te reverrais-je, pays merveilleux ?

Paris, terminus du vol. Il fait -5°C. Ici on ne sourit plus. Deux policiers pour vérifier les passeports de plus de 400 passagers. Pas de doute, je suis bien arrivé en France, à Roissy Charles de Gaulle, l'aéroport le plus mal côté du monde. Après avoir récupéré mes bagages, j'attrape un taxi et me dirige vers Paris intra-muros.

La ville défile sous mes yeux. Je ne me sens plus d'ici. Je ne suis plus un vrai Français. Certes j'ai redécouvert Claude François et le bon pain une fois à Phnom Penh mais ici, ce n'est plus la même chose. Je ne suis plus personne. Juste un Monsieur tout-le-monde. Le taxi arrive à destination. Premier revers, 50€ la course. Je suis déjà nostalgique du taxi cambodgien à 10$ le trajet. Une fois mes valises posées, je décide de flâner dans cette ville musée qu'est Paris. Aah, Paris, sa romance, la Seine, ses crottes de chiens sur la chaussée et ses habitants délicats. Je m'assoie à la terrasse d'un café plein de prétentions. Je prends l'incontournable café parisien accompagné de son verre d'eau à 5€. "Les verres d'eau c'est au bar". Merci, vous êtes bien aimable, par contre pour le pourboire, ce sera aussi au comptoir. Ah la la, moi qui vantais le service à la française à qui voulait l'entendre, j'étais bien loin de tout. Oh ! Une personne bridée, peut-être que c'est un Cambodgien ... Non, ce sont des Japonais qui comme moi, visitent la France. Je dois me rendre à l'évidence, je suis un touriste dans mon propre pays.

Faire le ménage soi-même, marcher d'un point A à un point B, cuisiner, glisser sur une plaque de verglas, m'énerver, vider son compte en banque pour un steak-frites ... Toutes ces choses ne m'avaient pas manquées. J'avais la belle vie au Cambodge. Bien sûr j'ai retrouvé ma famille, la bonne bouffe, le théâtre, le cinéma, les concerts et mes amis mais j'ai perdu l'habitude de fumer en boîte, de reprendre un dernier verre à la fin d'un dîner au restaurant, le réflexe de rentrer en taxi ou encore de sourire à tout va. Le plus dur dans un retour d'expatriation est ce qu'on a laissé là-bas. Vous avez beau essayer de partager votre séjour avec vos proches, le Cambodge ne se raconte pas en photo, il faut aller au karaoké, se coller une bonne indigestion au marché ou se balader à toute allure en motoduop sans casque pour comprendre. La naïveté ambiante me manque, le Soleil bien sûr mais surtout une vie paisible, loin de toute administration, loin des règles et des lois stupides qui régissent mon nouveau quotidien. Ma vraie liberté était au Cambodge.

Voilà maintenant deux mois que je suis rentré. Avec du recul, je constate avec étonnement que je suis un expat', que je ne suis plus vraiment un Français de France mais un Français d'ailleurs. Le chapitre cambodgien s'est malheureusement tourné. Peut-être qu'un jour, je reviendrai. Je viens à peine d'emménager dans un 40m² dans Paris, que je pense déjà au prochain pays dans lequel je vais m'installer. Alors quand je vois une destination de rêve en promotion dans le métro, je souris et je me dis que les vacances au Soleil c'est nul, mieux partir travailler sous le Soleil. En attendant, je fais la queue aux allocations familiales et me demande si en ayant 24 ans et travaillé deux ans à l'étranger, je remplis les conditions pour toucher le RSA.

mardi 16 mars 2010

Enquête sur les nouvelles techniques de procréation

L'hebdomadaire Le Point a publié une enquête intitulée "Le grand bazar de la procréation". Depuis trente ans que la science sait procéder à l'acte de fécondation "en éprouvette, hors du corps humain", la procréation a connu de véritables bouleversements. La science procréative permet des situations inédites : en 2008 à Paris, une femme ménopausée met au monde des triplés "dont elle a l'âge d'être la grand-mère : 59 ans. Les trois enfants ont été conçus par don d'ovocytes au Vietnam". Charlie, un petit garçon britannique né en 2005 a été conçu par trois soeurs. Fils légal d'Alex et de son mari Shaun, Charlie "a été fécondé en éprouvette avec le sperme de Shaun et l'ovocyte de la soeur jumelle d'Alex, puis a été porté et mis au monde par Helen, soeur aînée des jumelles". En 2007, Rachel Cohen obtient après une longue lutte juridique "qu'un enfant soit conçu avec le sperme de son fils décédé", Keivan, tué par un sniper cinq ans auparavant. Elle choisit elle-même la future mère. Son fils "aura donc à son insu une descendance avec une femme qu'il n'a, au sens littéral comme au sens biblique, jamais connue". Bien qu'extrêmes, ces cas "disent bien quels défis vertigineux doit affronter l'homme du troisième millénaire, contraint par ces nouvelles techniques à redéfinir radicalement son propre devenir, son rapport au temps et à ce qui fait la famille".

En 1978, l'émotion et l'angoisse très fortes qu'avait suscité la naissance de Louise Brown, le "premier bébé conçu en laboratoire" n'étaient pas sans raison. Si la pratique n'émeut aujourd'hui plus grand monde avec des millions d'enfants "conçus de la sorte dans le monde, dont vingt mille chaque année en France", on avait toutefois "sans doute raison à l'époque, de voir cette première FIV - fécondation in vitro - comme le franchissement d'un cap anthropologique majeur". La FIV a instauré deux changements radicaux : avec la congélation de l'embryon, l'engendrement peut maintenant avoir lieu "des années après la fécondation, d'où un bouleversement éventuel de l'ordre générationnel". Elle permet en outre de "faire naître des enfants des années après la mort du père" voire même "après celle de la mère génétique". L'autre révolution est qu'un enfant "ainsi conçu peut désormais avoir trois mères potentielles - la mère légale, la mère génétique et la mère porteuse. La maternité, que le droit romain dit toujours certaine - mater semper certa est -, est donc entièrement à redéfinir".

Contraintes d'encadrer ces techniques pouvant "renverser l'ordre des générations et des parentés", les grandes démocraties ont décidé sur ces questions des "législations diamétralement opposées, interdisant ici, au nom de mêmes principes [...]ce que là-bas le voisin encourage" : l'Italie interdit le don de gamètes alors que l'Espagne rémunère les donneuses d'ovocytes. L'anonymat des donneurs est requis par la France, l'Allemagne l'interdit dans sa Constitution. La gestation pour autrui est autorisée en Hongrie si la gestatrice est de la même famille que la mère génétique, elle est interdite en France, etc. Les nouveaux défis soulevés par les techniques médicales de procréation font difficilement consensus dans nos "sociétés de libre pensée, où de multiples éthiques coexistent". En France, la loi réputée "l'une des plus contraignantes d'Europe", est contestée par des associations militantes qui souhaiteraient qu'elle s'aligne sur les positions des pays européens les plus libéraux. Avec Internet et la mondialisation, le "tourisme procréatif" se développe, "créant parfois d'insondables problèmes d'état civil au retour en France".
Jean Leonetti revendique pourtant "une voie 'à la française' " en matière d'éthique : "Nous ne devons pas céder au dumping éthique. Les mères porteuses sont autorisées chez nos voisins ? Et alors ? si l'on doit obligatoirement s'aligner sur ce que font les autres pays, à quoi servent les lois ? Jusqu'à quand allons-nous manipuler le biologique pour répondre à nos désirs ? Il est étrange de constater que nous appliquons le principe de précaution à l'environnement, et bien peu à l'humain". Les discours militants "qui réclament que l'on aille toujours plus loin pour répondre au désir de descendance" n'évoquent en effet jamais l'intérêt de l'enfant à venir, et les responsables de banques de gamètes se trouvent aujourd'hui face à des difficultés avec la première génération d'enfants, maintenant trentenaire, venant "réclamer un nom, une photo, [...] de quoi donner un statut, dans leur histoire personnelle, à ces géniteurs inconnus".

Le dossier du Point sur la procréation se termine enfin sur les dangers de dérive eugéniste. Au service du désir d'enfant, la science peut mener à une marchandisation détestable. Un tournant eugéniste est déjà à l'oeuvre : "le choix du donneur de sperme ou d'ovocyte, sur catalogue, photo ou diplôme, déjà possible dans de nombreux pays, est la première étape. Celle du choix du sexe de l'embryon à naître [...] en est une autre. Quant au diagnostic préimplantatoire, que la France a déjà autorisé et s'apprête à élargir à la trisomie 21, qu'est-ce d'autre, que l'on s'en inquiète ou que l'on s'en félicite au nom de la souffrance qui sera évitée aux familles, qu'une technique eugéniste ?" Si la science est "en train de produire, en éprouvette, des enfants de qualité supérieure à ceux que l'on conçoit dans un lit... On peut s'alarmer de ces bouleversements".


Le Point, 13.03.10

mardi 9 mars 2010

Choisis ton camp, Camarade !

  • Saison sèche
- d'Octobre à Avril en gros
- jusqu'à 40°C en plein soleil (et 30°C la nuit), assez décourageant de sortir de chez soi pendant la journée (mon endroit préféré à cette période, c'est allongée dans mon canap' pile poil sous le ventilo !!!)
- énormément de poussière et de pollution : on évite de s'habiller en clair
- fréquentes coupures de courant (à cause du niveau bas des barrages, et surtout à cause des nombreuses clim' à fond les ballons !), et je précise qu'il fait nuit noire à 18h... Egalement fréquentes coupures du réseau internet.

En gros, il fait une chaleur suffocante. Au moindre mouvement, on transpire (beaucoup), et avec la poussière qui colle, c'est que du bonheur... Et bonjour l'angoisse quand y'a des coupures d'électricité : on se retrouve vite dans le noir total et sans ventilo ! Et je parle pas de la galère de bosser sans internet.


  • Saison des pluies
- de Avril (les premières grosses pluies en fin d'aprèm) à Octobre (pic en Août-Septembre : il flotte quasi toute la journée)
- températures plus supportables, mais temps pourri pendant 5 mois sans interruption (dur pour le moral)
- certains endroits de la ville complètement inondés tous les jours (avec ordures flottantes en prime)
- trombes de flotte qui arrivent de nulle part (et je précise qu'on circule en moto...tiens, là aussi on évite de s'habiller en clair !)

En gros, on mets des pompes fermées (quasi tous les soirs, on rentre sous la flotte par des rues inondées et complètement défoncées par les orages incessants... et c'est pas attirant de plonger ses pieds dans des rivières de crasse flottantes), et on prévoit une cape de pluie. Egalement, prévoir les fréquents changements de températures : mouillée sous la clim' en arrivant au labo, le meilleur moyen de choper des angines !